BREXIT - Le Royaume-Uni anticipe la sortie de l'Union européenne et la fin de la libre circulation. Le gouvernement de Boris Johnson mise sur une immigration choisie grâce à un système par points. Sa mise en place est prévue en janvier 2021.
[Article écrit pour LCI et publié le 19 février 2020]
"Nous mettons fin à la libre circulation et présenterons un projet de loi sur l'immigration pour instaurer un système de points." C'est par ces mots que le gouvernement du Royaume-Uni a présenté son intention d'instaurer de nouvelles règles en matière d'immigration. À partir du 1er janvier 2021, les citoyens européens et non-européens, devront acquérir un visa de travail pour pouvoir s'installer outre-Manche.
L'objectif d'un système par points est d'attirer les travailleurs hautement qualifiés. Explications.
"Nous donnerons la priorité aux personnes possédant les plus grands talents"
Membre de l'Union européenne, la libre circulation des travailleurs des citoyens européens s'imposait au Royaume-Uni et les règles de Bruxelles n'auraient, selon le gouvernement, permis de limiter que les migrations en provenance de pays tiers.
Comment fonctionnera le nouveau système ?
Dans son communiqué, le gouvernement britannique a mis en lien la grille d'acquisition des points.

Grille d'acquisition des points du futur système d'immigration britannique − Government of UK
Petite particularité, un système d'échange est possible. "Les candidats pourront 'échanger' des caractéristiques telles que leur offre d'emploi spécifique et leurs qualifications contre un salaire inférieur", explique le gouvernement. L'objectif n'est pas d’accélérer les pénuries dans les secteurs "à petit salaire", selon eux. Les secteurs concernés et les conditions d'échange seront régulièrement révisés pour s'adapter aux tensions du marché de l'emploi.
Le patronat britannique vent debout
Les organisations patronales britanniques n'accueillent pas ce projet avec un grand enthousiasme. D'après eux, cela créera un manque de main d'oeuvre dans de nombreux secteurs, particulièrement pour les emplois de service. Des arguments que le gouvernement n'entend pas. "Les employeurs devront s'adapter."
L'équipe de Boris Johnson estime qu'avec les décennies de libre circulation, les employeurs ont privilégié le recrutement de travailleurs bon marché venant d'Europe de l'Est plutôt que de miser sur les innovations. Car si le chômage atteint un niveau historiquement faible au Royaume-Uni, 3,8% en décembre 2019, l'investissement et la productivité ont été exceptionnellement bas ces dernières années.
[Article écrit pour LCI et publié le 19 février 2020]