CORONAVIRUS - En France, le prix du masque chirurgical a été fixé à 0,95 centimes l'unité, de quoi limiter l'envolée des prix selon le gouvernement. Comment les autres pays s'y prennent-ils ? LCI compare la situation dans neufs pays.
[Article écrit pour LCI et publié le 6 mai 2020]
Afin de poursuivre la lutte contre l'épidémie de coronavirus en France, le gouvernement a décidé de rendre obligatoire le port du masque dans les transports publics à partir du 11 mai, date prévue du déconfinement. Si le prix du masque en tissu, dit "rand public", est libre, Bercy a en revanche appliqué un tarif maximum à 95 centimes l'unité pour les masques chirurgicaux.
Si certains pays ont également décidé d'encadrer les prix, d'autres n'adoptent pas la même approche. Tour d'horizon des différentes mesures prises à l'étranger.
0,50 euros maximum pour les Italiens
En Italie, le déconfinement a débuté le 4 mai et est chapeauté par Domenico Arcuri, le commissaire spécial du gouvernement à la crise du Covid-19. Reprenant une volonté du Président du Conseil Giuseppe Conte, le commissaire a fixé à 0,50 centimes d'euros maximum le prix d'un masque chirurgical. Comme en France, il sera possible d'en acheter en pharmacie, chez les buralistes et dans les supermarchés.
Au Portugal, le prix du masque diminue progressivement
Si il n'y a pas d'encadrement des tarifs au Portugal, la marge effectuée par les revendeurs ne doit pas dépasser les 15% pour le gel et les masques. D'après le site d'information Eco Sapo qui a publié un relevé des prix, les tarifs des masques commencent à baisser ces derniers jours. Une boîte de 50 masques chirurgicaux s'échange à partir de 25 euros, soit 50 centimes l'unité. Les masques en tissu coûtent moins de 10 euros. "L'achat d'un masque deviendra aussi banal que l'achat de papier toilette", a déclaré le ministre de l'Economie Pedro Siza Vieira. La TVA a été abaissée à 5%.
Un prix de 0,96 centimes l'unité en Espagne
En Allemagne, une protection bouche-nez suffit
Contactée par LCI, Susanne Wackers, porte-parole du ministère fédéral de la Santé d'Allemagne, explique que "les seize Länder ont tous instauré l'obligation du port d'une protection qui couvre la bouche et le nez dans les transports publics et dans les magasins. L'utilisation des masques cousus ou d'une simple écharpe est aussi permise." En revanche, "il n'y a pas de prix maximum fixé par l'Etat pour les masques chirurgicaux."
La distribution (dans le calme) assurée par les supermarchés en Autriche
"Pas d'encadrement des prix par l'Etat, mais le Chancelier Sebastian Kurz a chargé les supermarchés d'assurer la distribution des masques à chaque client qui se présente", explique pour LCI l'Ambassade d'Autriche en France. "Si certaines chaînes de magasins demandent quelques euros pour des petits lots de deux ou trois masques, d'autres préfèrent les offrir. C'est une politique commerciale des enseignes." Cette distribution mise en place dès le 6 avril a permis d'éviter à la fois la cohue pour s'en procurer et éviter la spéculation sur les prix. L'Ambassade nous précise que le port d'un foulard qui recouvre le nez et la bouche ou d'un masque en tissu est également toléré.
Au Royaume-Uni, l'Autorité de la concurrence relève des abus
Le Royaume-Uni n'a pas souhaité fixer un prix pour les masques. D'après The Telegraph, le tarif recommandé est de 1 à 2 livres sterling maximum, soit entre 1,15 euro et 2,30 euros l'unité. Mais le quotidien britannique rapporte que certains revendeurs peu scrupuleux font monter les prix jusqu'à 10 livres pour un seul masque. A ce sujet, l'Autorité de la concurrence et des marchés a déclaré qu'elle sévirait contre les vendeurs prix excessifs ou faisant des déclarations trompeuses sur leurs produits. Une intention qui n'a pour l'instant pas permis d'endiguer l'inflation des tarifs. Toujours selon The Telegraph, les médecins ont noté une hausse jusqu'à 1.000% sur les masques chirurgicaux et les gels désinfectant. Un phénomène également observé par leurs confrères français.
La République tchèque a misé sur les masques en tissu
Comme l'explique à LCI l'Ambassade de la République tchèque, "le gouvernement n'a pas fixé de prix pour les masques chirurgicaux tout simplement par qu'il a été demandé aux Tchèques dès le début de la crise de confectionner leur propre masque en tissu". Une chaîne de solidarité s'est rapidement mise en place afin de mettre en contact les bénévoles qui confectionnent les masques avec ceux qui en ont besoin. "Une entraide également relevée au sein de la communauté tchèque de France", nous confie l'Ambassade. Le Premier ministre Andrej Babiš avait même exhorté dans un tweet Donald Trump à adopter cette même stratégie aux États-Unis. "Essayez de lutter contre le virus 'à la Tchèque'. Le port d'un simple masque en tissu diminue la propagation du virus de 80% ! S'il vous plait retweetez. Que Dieu bénisse l'Amérique !" La République tchèque a enregistré moins de 600 décès du coronavirus.
Les prix encadrés en Turquie
Tout comme la France, la Turquie a décidé d'encadrer le prix des masques chirurgicaux. Le prix choisi est d'une livre turque maximum, soit 0,13 centimes d'euros. "Les masques peuvent évidemment être vendus moins chers mais jamais plus, nous explique l'Ambassade. Les masque vont être vendus en pharmacie et dans les supermarchés." Dès le début de la crise, le gouvernement turc en avait délivrés gratuitement à la population. Avec plus de 3.500 décès recensés, la Turquie est considérée comme le 13e pays où le coronavirus a été le plus meurtrier.
Une distribution rationnée à Taïwan
[Article écrit pour LCI et publié le 6 mai 2020]