CORONAVIRUS – Face à la surmortalité due à l'épidémie de coronavirus, un entrepôt du marché de Rungis a été transformé en morgue par décision préfectorale. Fait surprenant, des frais sont demandés aux familles pour y entreposer le corps d'un défunt, y compris pour les visites.
[Article écrit pour LCI et publié le 9 avril 2020]
Pour faire face à la crise sanitaire du coronavirus, un entrepôt du marché international de Rungis a été réquisitionné le 2 avril par la préfecture afin d'accueillir les cercueils des victimes de la pandémie.
Interrogé à ce sujet dans le cadre d'une mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'épidémie de Covid-19, Christophe Castaner a réclamé des comptes. Il "semble anormal que les contraintes liées à la situation de confinement et à des mortalités massives soient imputées financièrement aux familles." Le ministre de l'Intérieur demande à ce qu'un "contrôle" soit effectué sur les pratiques de cette morgue provisoire.
"L'entrepôt mis à disposition à titre gracieux"
L'accès au point d'accueil des familles est là aussi totalement gratuit. "Les artères de circulation entre les entrepôts et espaces de vente de Rungis font partie de la voie publique. Si les véhicules passent par un point d'accueil aux entrées, ils laissent bien évidemment passer les familles sans contribution", tient à rappeler la Semmaris.
L'entreprise OGF réquisitionnée pour assurer les services funéraires
55 euros pour une heure à l'espace de recueillement
Et les tarifs sont loin d'être anodins. L'entreprise de pompes funèbres applique, pour un forfait de 6 jours, un coût de 159 euros pour "l'admission et le séjour en condition de conservation du cercueil fermé et scellé". La journée supplémentaire est facturée 35 euros, explique l'AFP.
Par ailleurs, l'accès à l'espace de recueillement des familles est au prix de 55 euros, et pour "une heure maximum". Un lieu fleuri gracieusement par les fleuristes et décorateurs de Rungis. Contactée par LCI, l'entreprise de Pompes funèbres n'avait pas répondu à nos sollicitations au moment de la publication.
[Article écrit pour LCI et publié le 9 avril 2020]